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 Sujet du message: Le Laos mise sur l'écotourisme
MessagePosté: Dim Juil 13, 2008 11:11 am 
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Le Laos mise sur l'écotourisme
Le lundi 07 juillet 2008
Source : http://www.cyberpresse.ca

«Êtes-vous en forme?» Pendant mon expédition de trois jours dans les montagnes de la zone nationale protégée de Nam Ha dans le nord du Laos, j'ai souvent repensé à la question de l'employé qui m'a vendu le forfait à Luang Prabang. J'avais répondu «oui» sans hésiter.

«Êtes-vous capable de marcher pendant huit heures sur un petit chemin escarpé dans une jungle étouffante remplie d'insectes qui se faufilent sous le pantalon, puis de dormir dans une hutte infestée d'abeilles sous un moustiquaire troué?» aurait été une question plus appropriée.

Ou encore. «Le lendemain, serez-vous capable de marcher aussi longtemps, puis de dormir dans une cabane de bois sans eau courante et envahie par les rats la nuit venue?» Mais ces questions précises m'auraient sans doute fait reculer. Et je serais passée à côté d'une expérience, certes hostile, mais très excitante.

Le tourisme croît rapidement au Laos (nommé première destination voyage dans le top 50 de 2008 du New York Times). L'État a décidé que ce développement se ferait dans le respect de la nature et des communautés. Plusieurs entreprises d'écotourisme ont vu le jour depuis cinq ans. Le tourisme axé sur la culture et la nature rapporte plus de la moitié des revenus annuels générés par l'industrie touristique, selon le plus récent guide du Lonely Planet.

Rafting, trekking, vélo...

L'entreprise Green Discovery avec qui j'ai fait affaires est l'une des pionnières. Elle a plusieurs bureaux au pays. Elle offre au-dessus de 80 forfaits (rafting, kayaking, trekking, escalade, vélo de montagne, expédition dans des grottes, etc). L'entreprise Tiger Trails Resort a aussi une bonne réputation. Son bureau est à Luang Prabang.

Les expéditions les plus populaires, et souvent moins exigeantes, durent une journée. La mienne oscillait entre le niveau «intermédiaire» et «difficile», selon la brochure.

Mon «expédition» a commencé avant la véritable aventure. J'ai acheté mon forfait à Luang Prabang, mais l'expédition partait de Luang Namtha, située plus au nord. C'est l'équivalent de faire la distance Montréal-Québec, sauf que cela prend neuf heures de route dans un autobus public bondé de passagers et de leurs marchandises.

Notre groupe était formé de cinq participants, quatre jeunes hommes en forme et moi, ainsi que deux guides locaux. Coût par participant, repas et hébergement inclus: 90$. En trois jours, nous avons visité trois villages des tribus Akha et Khmu (parmi les 49 groupes ethniques du pays). Le tiers de l'argent est revenu aux villages participants. Seul l'un des deux guides parlait anglais, mais tous deux étaient très professionnels. D'autres villageois faisaient une partie du trajet avec nous et se chargeaient de préparer des repas typiques (buffle cuit sur le feu, soupe préparée dans un tronc de bambou, algues du Mékong, etc). Le soir venu, ils sortaient la bouteille de lao-lao (alcool de riz maison) pour trinquer à notre expédition.

De nombreux obstacles

Nous marchions de cinq à six heures par jour dans le sentier escarpé, encore aujourd'hui emprunté par les tribus pour cueillir des plantes. Nos guides se faisaient un plaisir de nous enseigner les bienfaits de l'écorce contre la diarrhée en passant par la feuille contre les lendemains de veille (bien utile avec ce lao-lao).

Les obstacles ont été nombreux. Nous avons traversé quelques petits précipices en équilibre sur des troncs d'arbre. Des sangsues inoffensives nous ont collé aux mollets. Les nuits n'étaient pas de tout repos, non plus. Tout le groupe dormait par terre dans la même pièce, enveloppé de vieilles couvertures malodorantes et sous des moustiquaires trouées. Sans parler des visites nocturnes de rongeurs.

Mais les rencontres dans le sentier et chez les tribus m'ont fait oublier le reste. Nous avons croisé des jeunes filles et des grands-mères portant au moins 25 livres de pousses de bambou dans le dos. Et des vieux militaires lourdement armés, recyclés en agents de la faune depuis qu'une partie de la forêt est devenue une zone protégée.

Pendant que des enfants nus nous regardaient comme si nous venions de la planète Mars, le chef d'un village Akha nous expliquait leurs traditions. Les jeunes de son peuple se marient encore aujourd'hui entre eux. Mais si un Akha se mariait à une belle étrangère, il serait d'accord, a-t-il dit en riant. Il nous a montré les petites huttes réservées aux adolescents de 15 ans, au beau milieu du village. Ces huttes leur permettent «d'avoir de l'intimité» avec une jeune fille, puisque souvent les familles vivent dans une seule pièce. Quand l'ado trouve la fille qui lui convient, il la marie et construit sa propre maison. Le genre d'histoire qui reste en mémoire longtemps. Bien plus longtemps qu'une invasion d'abeilles ou une visite de rongeurs.

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