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Les Naufragés de la Liberté.

Source : http://voyage-bons-plans.aufeminin.com/blog
Auteur : anonyme

Ils sont environs 500.000 à avoir quitté leur pays natal en quêté de
Liberté. Nos parlons, bien sûr, des Lao de la diaspora. Leur aventure
a commencé le 2 décembre 1975; date à laquelle la R.D.P.L. a été
proclamée, mettant fin à une Monarchie Constitutionnelle séculaire.

Entrer dans le troisième millénaire, que sont-ils devenus ?

L'auteur a essayé de retracer leurs parcours par une réflexion qui
n'engage que lui et qu'il tente de faire partager.

A Luang Prabang, la mélodie du Gong du Phou Si s'est tue. La foule a
crié « à mort Le Roi ». Sa Majesté Sri Savang Vatthana a abdiqué puis
l'Armée Nationale a déposé les armes faute de munitions. .....

A Champassack; à Paksé, à Savannakhet comme à Vientiane, on
assistera - impuissant - à des « Séminaires », à la naissance de
milices civiles . ... La méfiance, la peur se sont installées dans
tous les foyers. Les haut-Parleurs diffusaient des slogans et des
chansons révolutionnaires. On se forçait à chanter, à danser dans
tous le pays mais le Cœur n'y était pas. Le Laos ne se sentaient
plus chez eux.

Le Mékong, depuis toujours source de vie, devint un rideau de fer.
Beaucoup l'ont traversé, chacun à sa manière : Les uns à la nage, les
autres en pirogue. Quel rôle immense ce fleuve a-t-il pu jouer ! Les
uns ont pu, grâce à lui, retrouver la liberté, échapper à la mort et
à la peur quand les autres y ont laissé leurs vies.

Le Haut Commissariat pour les Réfugiés, les ont pris en charge et
pour la première fois de leur histoire, ils se sont fait appeler «
Réfugiés ».

ont dû quitter leurs maisons sur pilotis pour se tasser dans des
abris sordides, dans des « Camps » où la nourriture et l'eau leur
étaient distribués par rations. Ils connurent alors la promiscuité,
la prostitution, la famine, le vol, les vols, la violence, les
séparations.

Les plus chanceux ont pu regagner un pays d'accueil ou « troisième
pays ». Les autres, sans appui, sans famille, sont encore regroupés,
en Thaïlande, dans des « Camp de Regroupement d'Immigrants Illégaux »
puisqu'aujourd'hui, on ne parle plus de Réfugiés Laotiens.

D'un côté, la Thaïlande ne veut plus voir les Camps de Réfugiés chez
elle et les Nations Unies n'ont plus de budget, sauf celui au titre
d'aide au « retour volontaire », mais combien sont-ils à en avoir
profité ? Nous n'en connaissons pas le nombre exact.

De l'autre, le gouvernement Laotien « ouvrirait » ses portes et «
tirerait un trait » sur le passé et « attendrait à bras ouverts »,
les Laotiens d'outre-mer dont la qualification et le nombre ne sont
pas négligeables. Mais pet-on faire confiance à ce pouvoir qui ne
nous tolère que si l'on est « Aveugle, Sourd et Muet ».

Trois génération se sont retrouvés éparpillées en Europe, aux États-
Unis, au Canada, en Australie, en Asie, en Amérique du Sud et dans
bien d'autres pays encore. Leur seul point commun est l'histoire de
leur pays que chacune d'entre elles a connu différemment. La première
l'à vécu avec bonheur et douleur, la deuxième l'à vu souffrir au plus
profond de ses tripes, la troisième ne la connaît que par la bouche
de ses aînés, par les livres, par un voyage touristique effectué par
curiosité, un pays qu'ils ont vu ou revu avec indifférence, sans
attachement profond car le « troisième pays » où leurs parents ont
décidé de s'installer est devenu leur chez moi, leur home où, dès
leur arrivée, leur parent ont vite trouvé un travail, n'importe
lequel, pour que l'on puisse subvenir aux besoins de la famille. Ils
sont devenus ouvriers, administratifs, simples salariés. Ils ont
appris à connaître le mot HLM et la trilogie Boulot. Métro. Dodo

Malgré cela, certain d'entre eux s'en sont sortis merveilleusement
bien : la majorité est propriétaire de son logement, exerçant des
métiers intermédiaire comme commerçants, etc.... Quel sacrifice, quel
courage et c'est ce que qui vaut l'admirable de leurs hôtes.
L'intégration est réussie à 99%. la communauté laotienne d'outre mer
s'est même payée le luxe d'avoir transposé dans ses pays d'adoption
la même société que celle du pays d'origine. petit à petit, elle
retrouve ses racine, se regroupe en associations pour se voir, se
créer un but, se chercher... rechercher son identité.

Les enfants, dit de la troisième génération, ont grandi, mûri. Ils
sont devenus cadres, ingénieurs, entrepreneurs, chefs d'entreprises,
avocats, médecins, ouvriers qualifiés, contribuant ainsi à la vie
économique française, Américaine, Australienne, Canadienne par leurs
compétences et leurs savoirs faire. Quelle fierté de voir ce
potentiel !

Mais, cela ne se passe pas sans douleur. Le croisement de deux
cultures constitue toujours un choc. Ces jeunes ont pris conscience
du sacrifice de leurs parents et reconnaissent qu'il n'est pas
possible de s'éloigner de ses racines. On a beau être maintenant
Français, Américains ou autre; mais l'est-on vraiment ? Les yeux
resteront bridés... Ils se cherchent des points de repère et songent
alors à leur pays bien lointain bien que proche par le Cœur.

Alors, à l'ère des technologies modernes, de la liberté et de la
démocratie, entendre dire que le Laos est l'un des pays les plus
pauvres de la planète leur est intolérable. Mais que faire ? ET
comment ?

L'odyssée de ces « Naufragés de la Liberté » s'arrêterait-elle là.

Espérons bien que Non.