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Anciens cultivateurs de pavot laotiens cherchent nouveaux re
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Auteur:  suryap [ Jeu Mai 05, 2011 7:32 am ]
Sujet du message:  Anciens cultivateurs de pavot laotiens cherchent nouveaux re

Anciens cultivateurs de pavot laotiens cherchent nouveaux revenus

De Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS (AFP)

HATHYAO, Laos — Dans les années 1990, le village de Hathyao cultivait le pavot. Aujourd'hui, c'est le latex qui fait sa fortune. Mais l'éradication de l'opium a plongé dans la détresse bien d'autres villages du Laos, incapables de trouver une activité aussi rentable.

Ce qui aurait dû être une victoire sans réserve est donc devenu un objet de polémique. La production d'opium a certes chuté, à la plus grande joie des Nations unies, mais au détriment de populations déjà plongées dans le dénuement.

"Le pavot était une culture adaptée à la région, et il y avait un marché important. Le Laos aurait dû défendre son droit à la production d'opium", au moins pour l'industrie pharmaceutique, lance Dominique Van der Borght, responsable d'Oxfam Belgium à Vientiane.

Selon lui, les bailleurs de fonds étrangers, Etats-Unis en tête, ont poussé le gouvernement communiste dans cette politique mais la plupart des programmes de substitution "ont été un échec".

La campagne d'éradication lancée en 2002 est pourtant considérée par les autorités comme un succès triomphant.

L'espace consacré au pavot est passé, entre son pic de 1998 et son plus bas de 2007, de quelque 27.000 à 1.500 hectares, selon les chiffres de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Mais "pendant longtemps, l'éradication a été réalisée plus rapidement que la substitution des revenus", souligne Adrian Schuhbeck, responsable de la coopération allemande dans la province de Louang Namtha (nord-ouest).

"Les paysans qui cultivaient l'opium n'ont pas été suffisamment aidés pour trouver un développement alternatif, ce qui les a probablement persuadés de recommencer", avoue de son côté Leik Boonwaat, chef de l'ONUDC à Vientiane.

Mais "l'argument selon lequel ils sont plus pauvres aujourd'hui ne tient pas (...). Ils ont toujours été pauvres". Et "dans les zones où nous avons pu apporter de l'aide, nous avons vu une amélioration", plaide le responsable.

Malgré tout, l'ONU reconnaît que la pauvreté et le manque de revenus alternatifs, ajoutés aux prix élevés de la drogue et au relâchement des contrôles, ont poussé certaines communautés à se remettre au pavot.

Les surfaces ont ainsi doublé entre 2007 et 2010, pour atteindre 3.000 hectares, malgré tout très loin des chiffres des années 1990. Avec seulement environ 2% de la production mondiale, le Laos reste loin derrière l'Afghanistan (plus de 70%) et la Birmanie (plus de 20%).

Mais la tendance est inquiétante. Pour certains, l'espoir est venu de l'hévéa, comme Hathyao et ses 1.500 habitants de la minorité Hmong. Dès le milieu des années 1990, anticipant la politique d'éradication, ces v

illageois sont allés en Chine apprendre à planter des hévéas.

En 2002, après maturation des premiers arbres, ils ont commencé la récolte du précieux liquide blanc, très demandée par l'industrie chinoise.

Maintenant, "nous avons de l'argent à la banque, de gros camions, des motos, nous envoyons nos enfants à l'école et nous avons construit des maisons en briques", se réjouit Wasiu, numéro deux du village, qui a récolté cinq tonnes de latex en 2010.

Séduits, d'autres villages lui ont emboîté le pas. Mais l'hévéa n'est pas la panacée. Car il faut sept ans entre la plantation et la première récolte, une période très longue pendant laquelle les villages s'appauvrissent.

"Il y a aussi des risques environnementaux considérables", poursuit Adrian Schuhbeck, évoquant le manque d'eau, l'érosion des sols et l'utilisation de pesticides.

Des effets néfastes déjà perceptibles. "Maintenant nous avons de l'argent, mais (...) le niveau de la rivière est très bas", constate Tongsi Tangchaosan, 60 ans, chef du village de Nam Dy.

Comme beaucoup d'autres, cette communauté de la minorité Lanten ne voit pas d'autre issue que de revenir vers le pavot. "Nous ne pouvons rien faire d'autre", lâche Tongsi, fataliste.

http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... 3a95a9.361

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